Nous attachons une importance particulière à ce que les fiches que nous proposons ici soient élaborées par le groupe, en d’autres mots, qu’elles soient le résultat d’une écriture collective et non le fruit du travail d’un formateur en particulier. Une véritable « machine à fiches TIC » a ainsi été mise au point avec l’aide de Karyne Wattiaux, conseillère pédagogique à LEE Bxl. Concrètement, voici comment la machine produit une « fiche TIC »: une formatrice (raconteuse) propose une démarche qu’elle a réalisée et la raconte à un interviewer. Une troisième personne (scribe) retranscrit le récit, qui donne lieu à une fiche retraçant une démarche qui est donc personnelle.
Cependant, cette fiche n’est déjà plus la fiche de formatrice telle qu’elle l’aurait faite, elle a déjà pris de l’épaisseur collective en étant racontée à une personne, puis écrite par une autre. Elle est alors broyée dans la machine, déconstruite, puis reconstruite sur base des relances internes au groupe. La fiche passe une ou deux fois à la machine avant d’être envoyée chez nos experts externes. Elle a alors perdu l’essentiel de son caractère personnel, à ce stade c’est devenu la fiche du groupe.
Chaque lecteur externe propose alors une série de modifications, qui passeront à leur tour dans la machine. Au bout du processus, la fiche TIC finalisée n’a sans doute plus rien à voir avec la fiche initiale ; la raconteuse en a fait son deuil, le groupe a construit une fiche.
La complexité du processus provient du fait que la formatrice qui propose initialement la démarche arrive à s’en détacher jusqu’à accepter qu’elle soit complètement transformée ; le groupe s’approprie parallèlement la proposition, l’amende, la transforme jusqu’à la faire sienne.